Aujourd’hui la législation au Quebec permet de faire passer à un patient une échographie sans qu’il y ait de réel contrôle. Mais recourir à une sonde échographique sans aucun cadre restrictif créé des situations difficiles… Et la province du Canada en paye le prix depuis plus de deux ans et demi maintenant. En effet, le budget explose lui aussi par la même occasion. Et ce n’est pas le problème à gérer. En fait il y en a en cascade !
Problème budgétaire
Du fait que passer sous l’oeil acéré d’une sonde échographique soit intégralement pris en charge par l’Etat, depuis le 1er janvier 2017, le nombre d’échographies a augmenté de 30%. Cette hausse en a provoqué une autre. En effet le budget annuel de ce type d’examen est désormais de 130 millions de dollars.
Des examens «non-essentiels«
Selon Vincent Oliva, Président de l’Association des radiologistes du Québec, 20 à 25% de ces examens sont «non-essentiels«. Cette hausse du nombre d’échographies est un «bar ouvert… C’est quasiment un puits sans fond». Mais au-delà du problème budgétaire, cette situation en génère d’autres.
Problème d’engorgement
Comme on assiste à une véritable ruée vers l’or. Certains hôpitaux ont trouvé une parade. Ouvrir leur service d’imagerie médicale 24h/24. Et cela semble fonctionner. Mais ce n’est pas tout.
Problème RH
Cela créé aussi un «drame» selon la Présidente de la Fédération des médecins spécialistes du Québec. Le Docteur Diane Francoeur parle de l’exode des professionnels de santé depuis le secteur public vers le secteur privé. En effet selon le Docteur Oliva les cabinets privés recrutent à tour de bras. «C’est la course aux technologues d’échographie» dit-il.
Comme la demande est forte, les cabinets privés savent comment appâter les professionnels de santé qui utilisent une sonde échographique au quotidien. Le Journal de Montréal a révélé que «la rémunération brute des radiologistes a augmenté de 120 000 $ par année, pour atteindre 835 317 $ en moyenne«.
Problème de structure
C’est une concurrence trop rude pour le secteur public. En effet il peine à remplir ses plannings. Faute de personnel, plusieurs CHU doivent fermer leur service le soir et les week-end.
Les origines
La situation de l’imagerie médicale au Quebec est un dossier que notre laboratoire spécialisé en réparation de sonde échographique suit depuis plusieurs années maintenant.
Depuis le 1er janvier 2017, n’importe quel examen faisant appel à une sonde échographique est pris en charge par l’Etat. Le but à l’époque est de faire passer le délais d’attente de 5 semaines à moins de 2. Mais ça a eu l’effet inverse. Les délais d’attente sont ainsi passés à 11 semaines !
Depuis la situation ne fait que s’aggraver. Cette réforme a créé des effets pervers et inattendus. L’augmentation de la rémunération en est un. D’ailleurs même Vincent Oliva ne l’apprécie pas : «même si ça nous a enrichis, ce n’est pas une bonne idée. On n’aime pas ça, faire des examens pour rien. […] Il y a trop de volume actuellement«.