A l’heure actuelle, en matière d’imagerie médicale, l’IRM est sans conteste l’équipement le plus précis. Mais, dans certaines situations, l’IRM n’est plus désormais la solution la plus adaptée. Pour les nouveaux-nés, par exemple, c’est un procédé difficile à vivre. En effet, il ne faut pas bouger. En plus un IRM reste une solution très couteuse. D’ailleurs le délai d’attente pour un IRM en France en 2017 reste encore élevé : 34,1 jours en moyenne. Mais une toute nouvelle solution via une sonde échographique semble voir le jour en ce moment même. Explications.
Urgences
De multiples naissances nécessitent de savoir, en urgence, ce qui se passe dans le cerveau d’un nourrisson. Par exemple 20 à 30% des grands prématurés souffrent de troubles neuro-cognitifs sévères. Un manque d’oxygénation peut aussi provoquer des crises d’épilepsie.
Outils mal adaptés
Comment fonctionne le cerveau d’un nouveau-né ? C’est la principale utilité de ce nouveau procédé. Avant les solutions étaient limitées. D’un côté, les ultrasons sonde échographique ne peuvent traverser la boîte crânienne. De l’autre, l’IRM comme évoqué précédemment est extrêmement contraignant. Un simple bruit de la machine peut réveiller le nourrisson et ainsi rendre inutilisables les données recueillies lors de l’examen. Par ailleurs, l’un comme l’autre ne donnent que des images à un instant T… Alors que les professionnels de santé souhaiteraient voir le cerveau en action.
Une sonde échographique à la rescousse
Dirigée par le physicien Mickaël Tanter, une équipe de chercheurs a publié ses travaux dans le numéro du 11 octobre 2017 de la revue Science Translational Medicine. L’équipe présente l’imagerie fonctionnelle ultrasonore. Il s’agit d’un procédé bien moins coûteux et moins lourd que l’IRM. Comment cela fonctionne ? De façon très simple en fait. Comme expliqué dans cet article de letemps.ch : «il suffit d’installer une simple sonde échographique, reliée par un câble à un système Doppler mobile, sur la fontanelle du nourrisson au moyen d’un bandeau et d’un bonnet, ce qui ne l’empêche ni de bouger ni de dormir«. Cette échographie à effet Doppler transmet jusqu’à 10 000 images par seconde… Contrairement à une échographie Doppler classique qui n’en recueille que 50.
Pour quels changements ?
L’augmentation par 200 du nombre d’images par seconde transmises implique de nombreux possibilités. Ainsi cette nouvelle technique permet d’apprécier le débit sanguin des petits vaisseaux de 100 à 150 microns. Elle peut clairement concurrencer l’IRM, voire même aller plus loin. Comme le précise Olivier Baud, cosignataire de l’étude : «notre méthode est la seule à permettre ainsi de localiser avec précision le foyer des crises, dans les cas où il n’existe pas de lésion à l’origine de l’épilepsie». Autre application, il semble également possible de pouvoir détecter, encore plus tôt, des troubles neuro-développementaux comme l’autisme.
Pour le moment, seuls des plans de coupe en 2D sont possibles. Mais Mickaël Tanter précise que la 3D est déjà à l’étude. Affaire à suivre donc avec une grande attention !